et confirme ensuite la divine par l’humaine. Comme tout s’accorde avec ces vérités ! le temps se divise, l’éternité est toute dans l’indivisible. S’il n’y avait point de mouvement, on n’aurait rien pour mesurer le repos. Tous les troubles de l’âme croissent et décroissent, le calme ne connaît pas de degrés. Des objets étendus se corrompent ; les êtres immortels sont essentiellement indivisibles ; le corps souffre la division ; l’esprit n’admet pas le partage. Dans le point réside l’opportun ; tout autour est répandu l’accident et le hasard. Le vrai est un et précis ; le faux se présente partout ; car la science ne se divise pas, et l’opinion engendre les sectes. La vertu n’est ni en deçà ni au delà, le vice divague sans limite ; le juste est un, l’injuste innombrable ; le bien par excellence dans toute chose est toujours placé dans l’indivisible. Ainsi, le monde physique est composé de choses imparfaites et divisibles à l’infini ; le monde métaphysique est un monde d’idées, de choses parfaites, qui ont une efficace indéfinie.
Il y a donc dans la métaphysique un genre de choses à la fois inétendu et capable d’extension. C’est ce que ne voit pas Descartes, parce que, par une méthode analytique, il pose la matière comme créée, puis la divise. C’est ce que vit Zenon ; il part synthétiquement pour venir à parler du monde des formes que l’homme se crée avec les points, du monde des solides, qui est l’ouvrage de Dieu. C’est ce que ne vit pas Aristote, parce qu’il transporte d’emblée la métaphysique dans la physique ; aussi parle-t-il de la nature en langage métaphysique, par puissance et facultés. Descartes ne pouvait le voir davantage, lui