il tomba aux côtés de notre grand Montcalm. Étouffer cette plainte m’eût semblé accepter une complicité. Je n’aurais plus osé feuilleter la liasse des lettres de mon arrière-cousine. Ce dépôt sacré — une expression bien vieillotte — est transmis dans notre famille, de génération en génération, depuis que Gérard mourant le confia à son frère d’armes et cousin, Henri de Lavernes, frère d’Herminie et fondateur de la branche des Lavernes en Canada.
Est-ce l’attestation que vous attendiez de moi ? Il est évident que nous différons d’opinion en ce qui concerne le respect dû aux reliques du passé ; ici, en Canada, ce respect est encore si vivant !
Les circonstances ne sont en effet guère favorables pour invoquer un titre de parenté, d’ailleurs très éloignée.
Recevez, Monsieur, mes salutations distinguées,
P. S. — La seigneurie de Lavernes en Québec, n’appartient plus depuis longtemps à ma famille. Votre lettre a dû voyager à travers le Canada avant de découvrir le modeste Lavernes d’Alberta fondé par mon père, il y a vingt ans.