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COMME JADIS…


GÉRARD DE NOULAINE
À HERMINIE DE LAVERNES


Madame,

Malgré l’intention catégoriquement exprimée, par la dernière phrase de votre lettre de ne pas poursuivre cette correspondance, permettez-moi de vous infliger encore la vue de mon écriture. Le mauvais état de ma santé ne saurait davantage me dispenser de vous adresser des remerciements pour la peine que vous avez prise en m’écrivant ces quelques mots.

Malgré leur ton sévère, je ne puis me défendre contre l’impression, nettement ressentie, que vous sauriez comprendre l’ardent désir qui m’a saisi, un soir de détresse morale, de projeter la clarté pure d’une affection loyale sur les marchandages, les compromissions de l’amour d’aujourd’hui… Je n’insiste pas, dans la crainte de paraître plaider des circonstances dont vous ne m’accorderez jamais, hélas ! le bénéfice.

Au cours de recherches dans les archives de Noulaine, j’ai trouvé des documents concernant votre famille ; si votre courroux contre moi n’y porte pas obstacle vous me ferez la grâce de me permettre de vous les offrir.

Daignez agréer, Madame, mes hommages respectueux.

Gérard de Noulaine.