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COMME JADIS…

quelques-uns de nos gaillards préparent un départ au printemps. Mais si tu as puisé dans tes papiers de famille pour préparer la première partie de ta conférence, où t’es-tu procuré les détails de la seconde partie, que l’on dirait vécus ?

Minnie, il me fallait parler de vous pour la première fois… Une émotion m’étreignait, que je ne pouvais dissimuler. Mon ami ne manqua pas de remarquer mon trouble.

— Pardonne-moi la brutalité de mon indiscrétion… Te plairait-il de faire connaissance avec la salle où tu parleras ce soir ? Nous avons une heure avant le dîner.

Déjà il était debout, mettant de l’ordre sur le bureau de sapin noirci, époussetant du bout des doigts la photographie d’un groupe qui ornait la tablette supérieure du bureau.

— Tu viens ?

— Est-ce nécessaire ? Demain matin nous pourrons y faire un tour, attendons ici l’heure du dîner. Ton chez toi me plaît.

— Chercheur d’émotions nouvelles ! voulut plaisanter Maignan pour effacer l’impression de sa première question. Es-tu assez las de tes lambris dorés, de tes tapis de haute laine ?…

— Si tu connaissais Noulaine ! Ton chez toi me plaît parce qu’on y respire une atmosphère de bonté, de recueillement, de repos. Je suis certain que beaucoup de visiteurs sont venus ici découra-