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MONDE GERMANIQUE.

peut-être l’occident de la Gaule d’une nouvelle invasion des barbares[1].

L’époux de Brunehaut, Sigebert, roi d’Ostrasie, avait en effet appelé les Germains. Chilpéric ne put tenir contre ces bandes. Elles se répandirent jusqu’à Paris, incendiant tout village, emmenant tout homme en captivité. Sigebert lui-même ne savait comment contenir ses terribles auxiliaires, qui ne lui auraient pas laissé sur quoi régner[2]. Il était cependant parvenu à resserrer

    quam a cultoribus suis inveniri possint. Omnibusque interdicatur ut nullus candelam vel aliquod munus alibi deferat nisi ad ecclesiam Domino Deo suo… » Sirmund., t. III, Conc. Galliæ. V. aussi le vingt-deuxième canon du Concile de Tours, en 567, et les Capitulaires de Charlemagne, ann. 769.

  1. « De Frédégonde te souvienne, » dit saint Ouen à son ami Ébroin, défenseur de la Neustrie contre l’Ostrasie. — La prédominance appartint d’abord à la Neustrie. Depuis Clovis, et avant le complet anéantissement de l’autorité royale, sous les maires du palais, quatre rois ont réuni toute la monarchie franque ; ce sont des rois de Neustrie : — Clotaire Ier, 558-561. — Clotaire II, 613-628. — Dagobert Ier, 631-638. — Clovis II, 655-656. — En effet, c’était en Neustrie que s’était établi Clovis, avec la tribu alors prépondérante. — La Neustrie était plus centrale, plus romaine, plus ecclésiastique. — L’Ostrasie était en proie aux fluctuations continuelles de l’émigration germanique.
  2. « Les bourgs situés aux environs de Paris furent entièrement consumés par la flamme, dit Grégoire de Tours ; l’ennemi détruisit les maisons comme tout le reste, et emmena même les habitants en captivité. Sigebert conjurait qu’on n’en fit rien ; mais il ne pouvait contenir la fureur des peuples venus de l’autre bord du Rhin. Il supportait donc tout avec patience, jusqu’à ce qu’il pût revenir dans son pays. Quelques-uns de ces païens se soulevèrent contre lui, lui reprochant de s’être soustrait au combat ; mais lui, plein d’intrépidité, monta à cheval, se présenta devant eux les apaisa par des paroles de douceur, et ensuite en fit lapider un grand nombre. »