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Page:Michelet - Histoire de France - Lacroix 1880 tome 1.djvu/73

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CELTES ET IBÈRE.

D’autres Gaulois mêlés de Germains, les Tectosages, Trocmes et Tolistoboïes, eurent plus de succès au delà du Bosphore. Ils se jetèrent dans cette grande Asie, au milieu des querelles des successeurs d’Alexandre. Le roi de Bithynie, Nicomède, et les villes grecques qui se soutenaient avec peine contre les Séleucides, achetèrent le secours des Gaulois, secours intéressé et funeste, comme on le vit bientôt. Ces hôtes terribles se partagèrent l’Asie Mineure à piller et à rançonner ; aux Trocmes, l’Hellespont ; aux Tolistoboïes, les côtes de la mer Égée ; le midi, aux Tectosages. Voilà nos Gaulois retournés au berceau des Kymrys, non loin du Bosphore Cimmérien ; les voilà établis sur les ruines de Troie et dans les montagnes de l’Asie Mineure, où les Français mèneront la croisade tant de siècles après, sous le drapeau de Godefroi de Bouillon et de Louis le Jeune.

Pendant que ces Gaulois se gorgent et s’engraissent dans la molle Asie, les autres vont partout, cherchant fortune. Qui veut un courage aveugle et du sang à bon marché achète des Gaulois ; prolifique et belliqueuse nation, qui suffit à tant d’armées et de guerres. Tous les successeurs d’Alexandre ont des Gaulois, Pyrrhus surtout, l’homme des aventures et des succès avortés. Carthage en a aussi dans la première guerre punique. Elle les paya mal, comme on sait[1] ; et ils eurent grande part à cette horrible guerre des Mercenaires. Le Gaulois Autarite fut un des chefs révoltés.

Rome profita des embarras de Carthage et de l’en-

  1. Elle en livra quatre mille aux Romains.