tr’acte des deux guerres puniques pour accabler les Ligures et les Gaulois d’Italie.
« Les Liguriens, cachés au pied des Alpes, entre le Var et la Macra, dans des lieux hérissés de buissons sauvages, étaient plus difficiles à trouver qu’à vaincre ; races d’hommes agiles et infatigables[1], peuples moins guerriers que brigands, qui mettaient leur confiance dans la vitesse de leur fuite et la profondeur de leurs retraites. Tous ces farouches montagnards, Salyens, Décéates, Euburiates, Oxibiens, Ingaunes, échappèrent longtemps aux armes romaines. Enfin le consul Fulvius incendia leurs repaires, Bébius les fit descendre dans la plaine, et Posthumius les désarma, leur laissant à peine du fer pour labourer leurs champs (238-233 av. J.-C). »
Depuis un demi-siècle que Rome avait exterminé le peuple des Sénons, le souvenir de ce terrible événement ne s’était point effacé chez les Gaulois. Deux rois des Boïes (pays de Bologne), At et Gall, avaient essayé d’armer le peuple pour s’emparer de la colonie romaine d’Ariminum ; ils avaient appelé d’au delà des Alpes des
- ↑ Florus, II, 3, trad. de M. Ragon. — La vigueur des Liguriens faisait dire proverbialement : Le plus fort Gaulois est abattu par le plus maigre Ligurien. Diod., V. 39. Voyez aussi liv. XXXIX, 2. Strabon, IV. Les Romains leur empruntèrent l’usage des boucliers oblongs, scutum ligusticum. Liv. XLIV, 35. Leurs femmes, qui travaillaient aux carrières, s’écartaient un instant quand les douleurs de l’enfantement les prenaient, et, après l’accouchement, elles revenaient au travail. Strabon, III, Diod. IV. Les Liguriens conservaient fidèlement leurs anciennes coutumes ; par exemple, celle de porter de longs cheveux. On les appelait Capillati. — Caton dit, dans Servius : « Ipsi unde oriundi sint, exacta memoria, illiterati, mendaces, quæ sunt et vera minus meminere. » Nigidius Figulus, contemporain de Varron, parle dans le même sens.