Aller au contenu

Page:Michelet - La Mer, 1875.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Jadis on en disputait fort. Aujourd’hui il y a sur ces choses un certain accord dans l’Europe savante. Je puis prendre la réponse dans nombre de livres acceptés, autorisés, mais j’aime mieux l’emprunter à un Mémoire récemment couronné par l’Académie des sciences et couvert par conséquent de sa haute autorité.

On trouve des êtres vivants dans les eaux chaudes de quatre-vingts à quatre-vingt-dix degrés. C’est quand le globe refroidi descendit à cette température que la vie devint possible. L’eau alors avait absorbé en partie l’élément de mort, le gaz acide carbonique. On put respirer.

Les mers furent d’abord semblables à ces parties de l’océan Pacifique qui n’ont que peu de profondeur et sont semées de petits îlots bas. Ces îlots sont d’anciens volcans, des cratères éteints. Les voyageurs ne les connaissent que par le sommet qu’ils montrent et que les travaux des polypes exhaussent. Mais le fond, entre ces volcans, est probablement non moins volcanique, et dut être, pour les essais de la création primitive, un réceptacle de vie.

La tradition populaire a fait longtemps des volcans les gardiens des trésors souterrains qui, par moments, laissent échapper l’or caché dans les profondeurs. Fausse poésie qui a du vrai. Les