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III

la loi des tempêtes

C’est d’hier qu’on a su construire des vaisseaux propres à la navigation australe, à la lame si longue et si forte, qui, sur ces eaux sans bornes, va roulant, s’entassant, et fait de vraies montagnes. Que dire de ces premiers, les Diaz et les Magellan, qui s’y hasardèrent sur les lourdes petites coques de ce temps-là ?

Pour les mers polaires surtout, arctiques et antarctiques, il faut des navires faits exprès. Ils furent vaillants, ceux qui, comme un Cabot, un Brentz, un Willoughby, sur des chaloupes informes, remontant le torrent de glaces, affrontèrent le Spitzberg, ouvrirent le Groënland par son entrée funèbre, le cap Adieu, percèrent jusqu’à ce coin où, de nos jours encore, furent brisés deux cents baleiniers.