Page:Michelet - La Mer, 1875.djvu/387

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si variable. Ces maisonnettes de carton sont les pièges les plus dangereux. Comme on vient aux grandes chaleurs, on accepte ce bivouac. Mais souvent on y reste en septembre, et parfois même en octobre, dans le grand vent, sous les pluies.

Les propriétaires du pays, pour eux, bien portants, se bâtissent de bonnes et solides maisons, très bien garanties. Et pour nous, pauvres malades, ils font des maisons en planches, d’absurdes chalets (non feutrés de mousse, à la suisse), mais ouverts, où rien ne joint. C’est trop se moquer de nous.

Dans ces villas, d’apparence luxueuse, au fond misérables, rien de prévu. Des salons, des pièces d’apparat en vue de la mer, mais nulle d’intérieur agréable. Rien de ce doux confortable dont une femme a besoin. Elle ne sait où se retirer. Elle vit comme en demi-tempête, et subit à chaque instant de brusques passages de température.

D’autre part, la maison solide du pêcheur, du bourgeois même, est souvent basse et humide, incommode, inconvenante par certaines dispositions. Souvent elle n’a pas de plafond double, épais, mais un simple plancher de bois, par où passe et monte l’air d’un froid rez-de-chaussée. De là, rhumes et rhumatismes, gastrites et vingt maladies.

Quel que soit votre choix, madame, entre ces deux habitations, savez-vous bien ce que je veux