Page:Michelet - La Mer, 1875.djvu/389

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

défendre des neiges et serrer les foins, ont le grave inconvénient d’ôter trop de lumière. Le soleil (dans nos mers du Nord) ne doit pas être écarté, mais très précieusement recueilli. Quant aux imitations de chapelles, d’églises gothiques, si incommodes comme logement, laissons ces joujoux ridicules.

Le premier problème, à la mer, c’est une grande solidité, une fermeté, une épaisseur de murs qui exclue le tremblement, le roulis qu’on sent partout dans leurs frêles constructions, une assise rassurante, qui, dans les plus grandes tempêtes, donne à la femme timide la sécurité, le sourire, et ce bonheur du contraste qui fait dire : « Qu’on est bien ici ! »

Le second point, c’est que le côté de la maison qui regarde la terre soit si parfaitement abrité, qu’on puisse y oublier la mer, et qu’à côté de ce grand mouvement on y trouve le plus grand repos.

Pour répondre à ces deux besoins, je préférerais la forme qui donne le moins de prise au vent, la forme demi-circulaire, celle d’un croissant, dont la partie convexe me donnerait sur la mer un panorama varié, verrait le soleil tourner tout autour de fenêtre en fenêtre et le recevait à toute heure.

Le concave de ce demi-cercle, l’intérieur, serait protégé par les cornes du croissant, de manière à