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Page:Michelet - La Mer, 1875.djvu/50

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ce que Ritter nomme le cercle de feu. Pour parler plus exactement, c’est un anneau détendu, une chaîne lâche que forment les volcans, d’abord aux Cordillères, puis sur les hauteurs de l’Asie, enfin dans ces groupes innombrables d’îles basaltiques dont fourmille l’océan Oriental. Les premiers volcans, ceux de l’Amérique, offrent sur mille lieues de long une succession de soixante phares gigantesques dont les éruptions constantes dominent la côte abrupte et les eaux lointaines. Les autres, de la Nouvelle-Zélande jusqu’au nord des Philippines, en ont quatre-vingts qui brûlent, d’innombrables qui sont éteints. Si l’on pousse vers le nord (du Japon au Kamtchatka), cinquante cratères qui flamboient, illuminent de leurs lueurs jusqu’aux îles Aléoutiennes, et les sombres mers arctiques (Léopold de Buch, Ritter, Humboldt). Au total, trois cents volcans actifs dominent circulairement le monde oriental.

Sur l’autre face du globe, notre océan Atlantique offrait un aspect analogue avant les révolutions qui éteignirent la plupart des volcans d’Europe, et d’autre part anéantirent le continent de l’Atlantide. Humboldt croit que cette grande ruine, si fortement attestée par la tradition, n’a été que trop réelle. J’ose ajouter que l’existence de ce continent fut logique dans la symétrie générale du monde,