Page:Michelet - La Mer, 1875.djvu/66

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Dans le livre de Maury, le coup de génie, selon moi, est d’avoir dit : « L’agent le plus apparent de la circulation maritime, la chaleur, n’y suffirait pas. Il en est un autre, non moins important, et plus encore, c’est le sel. »

Le sel est si abondant dans la mer, que, si on le réunissait sur l’Amérique, il la couvrirait d’une montagne de 4 500 pieds d’épaisseur.

La salure de la mer, sans varier beaucoup, augmente ou diminue pourtant selon les localités, les courants, le voisinage de l’équateur ou des pôles. Dessalée ou ressalée, la mer est par cela même lourde, ou légère, plus ou moins mobile. Ce mélange continuel, avec ses variations, fait courir l’eau plus ou moins vite, c’est-à-dire produit des courants, — et des courants horizontaux, au sein de la mer, — et des courants verticaux de la mer des eaux à celle de l’air.


Un Français, M. Lartigue, a ingénieusement relevé plusieurs des lacunes et des inexactitudes que présente la géographie de Maury. (Annales marit.) Mais l’auteur américain, le prévenant en cela, ne cache nullement ce qu’il pense de l’incom-