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Page:Michelet - La Pologne martyr, Dentu, 1863.djvu/119

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partie des cultivateurs à qui l’on eût donné des terres du domaine, auraient retenu les autres à tout prix, en leur faisant les plus avantageuses conditions. On sait avec quelle rapidité marchèrent les événements, et comment ces nobles projets furent étouffés dans le sang avec la Pologne elle-même.

Toute amélioration a été repoussée par ces gouvernements. On l’a vu. pour l’Autriche. En 1841, les représentants de Posen voulaient fonder une caisse d’amortissement pour le rachat des corvées de leurs paysans. La Prusse s’y opposa.

Il n’est pas jusqu’aux sociétés de tempérance, Instituées pour relever les paysans de leur dégradation morale, qui n’aient été entravées de mille manières par l’Autriche et la Russie. Un ukase russe a interdit de prêcher contre l’ivrognerie.

C’est dans les cabarets des juifs que l’Autriche a brassé la contre-insurrection où les paysans ivres ont égorgé les libérateurs du pays, qui, à ce moment, même, proclamaient l’émancipation des serfs et leur donnaient des terres.

En face de cette propagande hideuse que font l’Autriche et la Russie au sein de la Pologne, et qui, grâce à Dieu, n’a réussi que sur un point, par des circonstances tout exceptionnelles, il faudrait en montrer une autre.

Je parle de l’action étrange, mystérieuse, que la Pologne, sans le savoir ni le vouloir, par le fait seul de