Page:Michelet - La Pologne martyr, Dentu, 1863.djvu/14

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force de misère, cette race a faibli. Karamzine le disait au premier Alexandre ; déjà ce n’étaient plus les russes de Suwarow. Quels sont-ils, aujourd’hui ? Il est certain que quelques Polonais, mal armés, les tiennent en échec.

Le pis, aux temps d’illusion comme celui où j’ai écrit ce livre, c’est qu’il se trouve à point des esprits faux pour théoriser la sottise. Celle d’alors était le Panslavisme. On voulait faire de la Russie, de son Kremlin, byzantino-mongol, le saint des saints du monde slave. Plaisante idée de subordonner les tribus supérieures de cette grande race (Polonais, Serbes, Bohêmes, etc.), les pays poétiques qui ont rayonné dans l’Europe d’une telle gloire, — de les subordonner à qui ? à la tribu finno-tartare, où le sang slave (sous le Mongol et l’Allemand) a misérablement baissé !