Page:Michelet - La Pologne martyr, Dentu, 1863.djvu/15

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Que les Slaves regardent ce qui est advenu de tous les peuples qu’a touchés la Russie. Tous, dès lors, abaissés, stériles. Où en est la Finlande ? où en sont les Cosaques ? ceux-ci héros poètes, et aujourd’hui recors, ou soldats brocanteurs.

Et quel malheur serait-ce si, par une concession qu’on fait trop aisément, en écartant les Russes de l’Europe, on leur livrait l’Asie ? Il faut bien ignorer tout ce que demande cette grande mission de ressusciter l’Orient. La brutalité russe, légère et violente, serait le plus funeste, le plus dangereux précepteur, le plus stérilisant, pour les nobles nations orientales, dont il est difficile, délicat, d’approcher.

Ce n’est pas l’accident de l’insurrection polonaise qui me tire tout cela du cœur. Dès longtemps je l’avais en moi, et je devais parler. Mais