Page:Michelet - La Pologne martyr, Dentu, 1863.djvu/63

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vont pas moins leur train. Chaque jour lui montre durement, et avec dérision, que cette autorité énorme est illusoire, cette puissance impuissante. Chaque jour, plus indigné, il se débat, s’agite, fait quelque essai nouveau et encore impuissant.,. Contraste humiliant ! Un Dieu sur terre, trompé, volé, moqué si outrageusement ! Rien de plus propre à rendre fou !

Résumons, Le Russe est mensonge. Il l’est dans la commune, fausse commune. Il l’est dans le seigneur, dans le prêtre et le czar. Crescendo de mensonges, de faux semblants, d’illusions !

Qu’est-ce donc que ce peuple ? Humanité ? Nature, élément qui commence et non organisé ? Est-ce du sable et de la poussière, comme celle qui, trois mois durant, volatilise et soulève à la fois tout le sol russe ? Est-ce de l’eau, comme celle qui, le reste du temps, eau, glace ou boue, fait un vaste marécage de la triste contrée ?

Non. Le sable, en comparaison, est solide, et l’eau n’est pas trompeuse.