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Page:Michelet - La Pologne martyr, Dentu, 1863.djvu/76

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suivre un officier obscur, qui même perdrait son grade et probablement sa patrie, poursuivi qu’il allait être par la haine acharnée d’une si puissante famille. C’était suivre la misère, l’exil.

Le père sut tout. Mais, par une singularité étrange qui montre que la vengeance lui était plus chère encore que l’honneur de sa famille, il laissa sortir les amants. Ce ne fut qu’à quelque distance du château qu’une bande d’hommes armés les entoura. Kosciusko devait périr ; il fit face à toute la troupe, l’étonna de son audace, et en fut quitte pour une grave blessure.

Évanoui plusieurs heures, il s’éveilla… Elle a disparu ; il ne reste rien d’elle, qu’un mouchoir qu’elle a laissé. Il le serre, le met dans son sein ; il l’a porté toujours, dans toutes ses batailles, et jusqu’à la fin de sa vie.


KOSCIUSKO EN AMÉRIQUE ; — DICTATEUR EN POLOGNE (1777-1794)

Kosciusko, à trente ans, se trouvait