Page:Michelet - La Pologne martyr, Dentu, 1863.djvu/94

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malheureuse tout devient malheur, cette punition eut l’effet d’enhardir les amis de l’étranger.

Poussé par les forces énormes des Russes et des Prussiens, très peu secouru des siens, il reculait sur Varsovie. Ses ennemis ont avoué l’admirable génie militaire qu’il montra dans cette retraite, spécialement son habileté à couvrir la capitale. Le roi de Prusse la menaçait, et devait donner l’assaut le 1e, lorsqu’une nouvelle vint rassurer Varsovie. D’une part, la Pologne prussienne s’était soulevée ; d’autre part, la Lithuanie armait contre les russes. Russes et Prussiens s’éloignèrent.

Court répit, fatal. Varsovie était réservée à tomber sous un ennemi plus barbare que l’Allemand. La fanatique armée de Suwarow arrivait avec des ordres de mort. Suwarow a toujours déclaré que c’était sur l’ordre exprès de sa gracieuse souveraine qu’il avait exécuté le massacre de Varsovie, comme auparavant celui d’Ismaïlow.

Cette armée marchait en deux divisions : celle de Fersen, celle de Suwarow. Kosciusko, affaibli par des détachements qu’on l’avait forcé de faire, n’avait en tout que 7.000 hommes. Il fit observer Suwarow avec 5.000 hommes, et lui-même, avec 4.000, essaya de battre Fersen.

Tout le monde voyait très bien qu’il s’agissait de périr, d’honorer le dernier jour par un glorieux coup d’épée. Kosciusko fit une revue, et dit : " parte