Page:Michelet - La femme.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

besoin de s’étendre, ne sont que des insensés. Eh ! malheureux, laissez donc là vos ciseaux ; pour retrancher, couper, tailler, attendez au moins que l’étoffe existe.

L’appui de l’éducation, son âme et sa vie constante, c’est ce qui de très-bonne heure apparaît dans la conscience, le bon, le juste. Le grand art, c’est que, par l’amour, la douceur, l’ordre et l’harmonie, l’âme enfantine, obtenant sa vraie vie saine et complète, de plus en plus aperçoive la justice, qui est en elle, inscrite au fond de l’amour.

Des exemples, et point de préceptes (du moins dans les commencements). L’enfant, de lui-même, ira aisément de l’un à l’autre. Il trouvera, sans chercher, ceci : « Je dois bien aimer ma mère qui m’aime tant. » — Voilà le devoir. Et rien de plus naturel.




Je ne fais pas ici un livre sur l’éducation, et je ne dois pas m’arrêter sur les points de vue généraux, mais insister sur mon sujet spécial, l’éducation de la fille. Abrégeons ce qui est commun entre la fille et le garçon. Insistons sur la différence.

Elle est profonde. La voici :

L’éducation du garçon, dans l’idée moderne, c’est