Page:Michelet - La femme.djvu/459

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l’aiment. Quand elle est fatiguée, elle saute dessus, s’y assoit, ils n’en tirent que mieux. Cela n’empêche pas que le soir la petite ne me lise Gœthe ou Lamartine, ou ne me joue Weber et Mozart. »

J’aurais bien voulu que la dame, la patronne de mes orphelines eût vu ce charmant idéal réalisé, vivant. C’est vers un type analogue ou semblable que s’acheminera sans nul doute le monde à venir.




Former un tel trésor, réaliser en elle le rêve de la vie pure et forte, d’égalité féconde, de simplicité haute, qui affranchira l’homme, et lui fera faire, pour l’amour, les œuvres de la liberté, — c’est la grande chose religieuse. Tant que la femme n’est pas l’associée du travail et de l’action, nous sommes serfs, nous ne pouvons rien.

Donnez cela au monde, madame. Que ce soit votre chère pensée, la digne occupation de vos dernières années. Mettez là vos grâces de cœur, votre maturité de sagesse, une grande et noble volonté. Que vous plairez à Dieu, de faire tant de bien à la terre ! dans quelle sécurité vous pourrez revenir à lui !