pour permettre au soleil d’envoyer directement
ses rayons. Ce n’étaient que mouvantes ondes
lumineuses ; elles coloraient les objets d’un or
pâle ; elles en émoussaient les angles, comme il
arrive lorsqu’on s’endort et que les yeux, sous les
paupières demi-closes, ne voient plus rien que
dans le vague et confusément.
Ces jeux lents et discrets de la lumière, dans une tranquille et pesante atmosphère d’hiver, deviennent vive fantasmagorie l’été, dans le chaos d’un ciel d’orage. Je me souviendrai toujours de deux effets que j’ai vus, en ce genre, pendant que j’habitais la rue de Buffon. La première fois, c’était en juillet ; j’étais assis sous le cèdre du labyrinthe. La journée s’achevait trouble et tempétueuse, l’horizon était fort sombre au couchant.
Tout à coup, brusquement, de l’amas des noirs nuages, sortit le soleil sans transition, comme l’éclair, d’un seul jet. Au même instant, toutes à la fois, les grandes fenêtres du Panthéon s’illuminèrent, pendant que le sommet de la coupole du temple se- couronnait d’une auréole de gloire. Devant moi, dans l’espace, l’effet était tout autre, mais aussi grandiose que saisissant. J’assistais au triomphe de la lumière jaillissant victorieuse du nuage môme qui lui faisait obstacle. Au delà de ces menaces d’orage, un ciel bleu, dans la sérénité de la paix, conversait avec la