s’il le cherche dans le changement. J’ai combattu
sa théorie fausse qui veuf que la femme soit
aussi libre que l'homme. Libre, oui, de souffrir,
de se masculiniser en se faisant ouvrier quand
l’homme lui laisse un métier à prendre. Libre
aussi, de mourir de faim, de froid, quand l'ouvrage
manque, ou d’allumer un réchaud quand
celui qui l’a séduite l’abandonne. Ce sont là les
seules libertés que je lui voie. Que peut d’ailleurs
savoir de la destinée de la femme, celui qui
ne l’étudié que dans les lieux publics ?
Celles qu’on y rencontre, pour s’éviter l’outrage, vont parfois plus loin que l’homme dans l’audace cynique. Ce sont des viragos déchaînées. Pour se rendre compte de l’inégalité que la nature autant que la société a mise entre les sexes, inégalité toute au préjudice du plus faible, il faut chercher la femme ailleurs, ou plutôt, la surprendre à l'improviste, dans la mansarde où elle est aux prises avec toutes les difficultés de la vie : insuffisance de salaire, de nourriture, fréquence des chômages (la pauvre petite Héloïse en est un exemple).
L’artiste-femme qui ne tire ses ressources que d’un métier de luxe, est peut-être encore plus à plaindre. Moins habituée que l’ouvrière aux privations, elle en souffre davantage. La fréquentation des ateliers l’expose aussi, plus que la grisette,