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Page:Michelet - Mon journal, 1888.djvu/322

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MON JOURNAL.


jactance, à l’ostentation ; 2° pour ce qui est des sens, ne leur accordons que ce que la nécessité exige, et, hâtons s’il est possible, le moment où nous pourrons suivre entièrement le vœu de la nature.



Au cimetière, le jour de la Saint-Paul. — « Mon pauvre ami, mes visites ont été plus rares que l’an dernier, c’est que j’ai travaillé davantage, voilà tout. Personne ne prendra jamais la place que tu as occupée vivant dans mon cœur. J’attendais les vacances pour venir vivre près de toi et redevenir meilleur. Le commerce des hommes m’attriste quand il ne me choque pas. Je ne suis toujours rien, parce que j’ai voulu rester moi. En ce temps, il parait que cela n’est pas permis et chacun vous conseille d’être de votre époque. Je ne le puis et je souffre, non pas de n’avoir aucun titre officiel, mais d’être sans moyens d’employer mon activité autrement qu’à faire la classe à des marmots. De là, mon acharnement au travail, mes lectures la plume à la main et tout l’attirail qui me retenait captif à mon bureau. J’ai vécu de philosophie avec les morts, mais surtout avec toi, cher enfant !… Tu le sais bien, en quelque lieu que tu sois. »

31 août. — Jolie conversation avec Pauline :