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Page:Michelet - Mon journal, 1888.djvu/38

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XXII
PRÉFACE.

Que résulte-t-il de la reconstitution de cet ensemble ? Que la personnalité de Michelet, de vingt à vingt-cinq ans, nous apparaît tout entière, et sous des aspects aussi multiples que variés. On a, non seulement le portrait de l’homme dans tout son relief, mais encore ses sentiments, et sa pensée sur toutes choses : religion, politique, questions sociales, etc. — On sait, en fermant le livre, qu’il était profondément religieux, sans préoccupation d’aucun dogme ; libéral, sans être républicain ; — qui l’était alors ? — très attaché à la Charte, peu différente, au demeurant, de notre constitution actuelle. Monogame en amour, on voit qu’il n’admettait ni la séparation, ni le divorce si préjudiciables, l’un et l’autre, à l’avenir de l’enfant.

Telle est la valeur du legs que Michelet a fait de lui-même à ceux que tentera une étude approfondie de son caractère et de son génie tout personnel. Cette étude ne se fera pas demain, je le sais. Il est indéniable que notre curiosité des personnes et des choses s’avive, à mesure qu’elles reculent dans le passé. Je ne m’en afflige pas. Ses œuvres sont là pour témoigner, en attendant l’heure