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MÉROVINGIENS

d’eux resta à la tête d’une des ligues militaires que les campements des Francs avaient formées sur la Gaule. Theuderic résidait à Metz ; ses guerriers furent établis dans la France orientale ou Ostrasie, et dans l’Auvergne. Clotaire résida à Soissons, Childebert à Paris, Clodomir à Orléans. Ces trois frères se partagèrent en outre les cités de l’Aquitaine.

Dans la réalité, ce ne fut pas la terre que l’on partagea, mais l’armée. Ce genre de partage ne pouvait être que fort inégal. Les guerriers barbares durent passer souvent d’un chef à un autre, et suivre en grand nombre celui dont le courage et l’habileté leur promettaient plus de butin. Ainsi lorsque Theudebert, petit-fils de Clovis, envahit l’Italie à la tête de cent mille hommes, il est probable que presque tous les Francs l’avaient suivi, et que bien d’autres barbares s’étaient mêlés à eux.

La rapide conquête de Clovis, dont on connaissait mal les causes, jetait tant d’éclat sur les Francs, que la plupart des tribus barbares avaient voulu s’attacher à eux, comme autrefois celles qui suivirent Attila. Les races les plus ennemies de l’Allemagne, les Germains du Midi et ceux du Nord, les Suèves et les Saxons, se fédérèrent avec les Francs ; les Bavarois en firent autant. Les Thuringiens, au milieu de ces nations, résistèrent, et furent accablés[1]. Les Bourgui-

  1. Grégoire de Tours. — Dans la Hesse et la Franconie, ils avaient écartelé ou écrasé sous les roues de leurs chariots plus de deux cents jeunes filles, et en avaient ensuite distribué les membres à leurs chiens et à leurs oiseaux de chasse. Voy. le discours de Theuderic aux siens.