Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 1.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
xxxi
PRÉFACE DE 1869

ton d’alors. Marcel, en son Paris, ses États généraux, éclate inattendu dans sa constitution, admirable de précocité, — ajournée, effacée par la petite sagesse négative de Charles V. Rien n’est guéri. Aggravé, au contraire, le mal arrive à son haut paroxysme, la furieuse folie de Charles VI.


J’ai défini l’histoire Résurrection. Si cela fut jamais, c’est au quatrième volume (le Charles VI). Peut-être, en vérité, c’est trop. Ce fut fait d’un jet de douleur, avec l’emportement de cette âme d’alors, sauvage, charnelle et violente, cruelle et tendre, furieuse. Comme dans la Sorcière, plusieurs endroits sont diaboliques. Les morts y dansent, — non pour rire comme dans les ironies d’Holbein, — mais dans une douloureuse frénésie que l’on partage, qu’on gagne presque à regarder. Cela tournoie d’une vitesse étonnante, d’une fuite terrible. Et l’on ne respire pas. Point de halte, nulle diversion. Partout la continuité d’une basse, émue, profonde ; dessous, je ne sais quoi roule, un sourd tonnerre du cœur.

À travers tant de sombres choses, on tombe à une grande lumière, — la mort qui trône au Louvre, — dans un Paris désert, la mort réelle de la France sous la figure de l’Anglais, de Lancastre.