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HISTOIRE DE FRANCE

Le roi des prêtres Henri, damné pharisien, nous dit : « que nous n’avons péri qu’à cause de nos péchés ».

Je ne lui réponds pas ; que ce soient les Anglais qui lui répondent eux-mêmes.

Ils disent qu’avant Azincourt, chaque Anglais avisa à son salut, se confessa ; les Français s’embrassèrent, se pardonnèrent et oublièrent leurs haines.

Ils disent qu’en Espagne où Français, Anglais guerroyaient, ceux-ci mourant de faim, les Français les nourrirent. — Je m’en tiens à cela : c’est le parti de Dieu.

La plus grande légende de nos temps va venir. On la voit dans un germe effrayant surgir vers 1360, et rayonner sublime, charmante, attendrissante, en 1430 (3e et 5e volumes).

On avait entrevu la ville et les communes. Mais la campagne ? qui la sait avant le quatorzième siècle ? Ce grand monde de ténèbres, ces masses innombrables, ignorées, cela perce un matin. Dans le tome troisième (d’érudition surtout), je n’étais pas en garde, ne m’attendais à rien, quand la figure de Jacques, dressée sur le sillon, me barra le chemin ; figure monstrueuse et terrible. Une contraction du cœur convulsive eut lieu en