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ÉCLAIRCISSEMENTS

(Ibid., p. 810… Romæ sum, te duce, amicus, Principe te, miles). — Mais, à la mort de Majorien (461), il rompit le traité et prit Narbonne ; dès lors, l’Auvergne vit arriver et monter rapidement le flot de la conquête barbare, et bientôt (474) la cité des Arvernes (Clermont), l’antique Gergovie, surnagea seule, isolée sur sa haute montagne (Γεργοουίαν, ἐφ' ὑψηλοῦ ὄρους κειμένην.). Strabon, l. IV. — Quæ posita in altissimo monte omnes aditus difficiles habebat (Cæsar, l. VI, c. xxxvi. Dio Cass., l. XL).

Sidon. Apollin., l. III, epist. iv (ann. 474 : « Oppidum nostrum, quasi quemdam sui limitis oppositi obicem, circumfusarum nobis gentium arma terrificant. Sic æmulorum sibi in medio positi lacrymabilis præda populorum, suspecti Burgundionibus, proximi Gothis, nec impugnantûm irâ nec propugnantûm caremus invidiâ. » — L. VII, ad Mamert. « Rumor est Gothos in Romanum solum castra movisse. Huic semper irruptioni nos miseri Arverni janua sumus. Namque odiis inimicorum hinc peculiaria fomenta subministramus, quia, quod necdùm terminos suos ab Oceano in Rhodanum Ligeris alveo limitaverunt, solam sub ope Christi moram de nostro tantùm obice patiuntur. Circumjectarum vero spatium tractumque regionum jampridem regni minacis importuna devoravit impressio. »

Ainsi livrée à elle-même, abandonnée des faibles successeurs de Majorien, l’Auvergne se défendit héroïquement, sous le patronage d’une puissante aristocratie. C’était la maison d’Avitus avec ses deux alliées, les familles des Apollinaires et des Ferreols ; toutes trois cherchèrent à sauver leur pays, en unissant étroitement sa cause à celle de l’empire.

Aussi les Apollinaires occupaient-ils dès longtemps les plus hautes magistratures de la Gaule (l. I, Epist. iii) : « Pater, socer, avus, proavus præfecturis urbanis pratorianisque, magisteriis palatinis militaribusque micuerunt. » Sidonius lui-même épousa, ainsi que Tonantius Ferréol, une fille de l’empereur Avitus, et fut préfet de Rome sous Anthemius (Scr. Fr. I, 783).

Tous ils employèrent leur puissance à soulager leur pays accablé par les impôts et la tyrannie des gouverneurs. — En 469, Tonantius Ferréol fit condamner le préfet Arvandus, qui entretenait des intelligences avec les Goths. — Sidon., l. I, ep. vii : « Legati provinciæ Galliæ Tonantius Ferreolus prætorius, Afranii Syagrii consulis è filia nepos ; Thaumastus quoque et Petronius, verborumque scientiâ præditi, et inter principalia