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HISTOIRE DE FRANCE

jeune chef, livrèrent un combat sanglant où ils furent défaits et le chef tué.


56 — page 122… ils avaient essayé une sorte de république…

Suivant Gildas, p. 8, les Saxons avaient une prophétie selon laquelle ils devaient ravager la Bretagne cent cinquante ans et la posséder cent cinquante (interpolation cambrienne ?).

A serpent with chains
Towering and plundering
With armed wings
From Germania…

(Taliesin, p. 94, et apud Turner, I, p. 312.)

Nous rapporterons aussi la fameuse prophétie de Myrdhyn, d’après Geoffroi de Montmouth, qui nous a transmis les traditions religieuses de la Bretagne renfermées autrefois dans les livres d’exaltation, comme disaient les Latins (libri exaltationis) :

« Wortigern étant assis sur la rive d’un lac épuisé, deux dragons en sortirent, l’un blanc et l’autre rouge. » Le rouge chasse le blanc ; le roi demande à Myrdhyn ce que cela signifie… Myrdhyn pleure ; le blanc c’est le Breton, le rouge c’est le Saxon… — « Le sanglier de Cornouailles foulera leurs cols sous ses pieds. Les îles de l’Océan lui seront soumises, et il possédera les ravins des Gaules. Il sera célèbre dans la bouche des peuples, et ses actions seront la nourriture de ceux qui les diront. Viendra le lion de la justice ; à son rugissement trembleront les tours des Gaules et les dragons des îles. Viendra le bouc aux cornes d’or, à la barbe d’argent. Le souffle de ses narines sera si fort qu’il couvrira de vapeurs toute la surface de l’île. Les femmes auront la démarche des serpents, et tous leurs pas seront remplis d’orgueil. Les flammes du bûcher se changeront en cygnes qui nageront sur la terre comme dans un fleuve. Le cerf aux dix rameaux portera quatre diadèmes d’or. Les six autres rameaux seront changés en cornes de bouviers, qui ébranleront, par un bruit inouï, les trois îles de Bretagne. La forêt en frémira, et elle s’écriera par une voix humaine : « Arrive, Cambrie, ceins Cornouailles à ton côté, et dis à Guintonhi : La terre t’engloutira. »

Ce qui précède est emprunté à la traduction qu’en a donnée Edgar Quinet dans les épopées françaises inédites du douzième siècle. Voici la suite :

« Alors il y aura massacre des étrangers. Les fontaines de l’Ar-