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Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 1.djvu/505

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APPENDICE

un denier par chaque tête de bœuf et par chaque manse dépendant du domaine royal, pour le rachat des chrétiens qui habitaient la terre sainte. Dans leur misère, ils imploraient leur délivrance de votre père, comme anciens sujets de votre bisaïeul Charles et de votre aïeul Louis. » Monach. Sangall., l. II, c. xiv.


133 — page 258Charlemagne actif dans son repos même, etc…

Eginh. in Karol. M., c. xxv. « Il apprit la grammaire sous le diacre Pierre de Pise, et eut pour maître, dans les autres études, Albinus, surnommé Alcuin, également diacre, né en Bretagne, et de race saxonne, homme d’une science universelle, et sous la direction duquel il donna beaucoup de temps et de travail à la rhétorique et à la dialectique, mais surtout à l’astronomie. Il apprenait aussi le calcul et étudiait le cours des astres avec une curieuse et ardente sagacité. » — « Dans les dernières années de sa vie, il ne fit plus que s’occuper de prières et d’aumônes et corriger des livres. La veille de sa mort, il avait soigneusement corrigé, avec des Grecs et des Syriens, les évangiles de saint Matthieu, de saint Marc, de saint Luc et de saint Jean. » Thegan. de Gestis Ludov. Pii, c. vii, ap. Scr. Fr. VI, 76. — Il envoya aussi « à son meilleur ami », le pape Adrien, un Psautier en latin, écrit en lettres d’or, et avec une dédicace en vers. (Eginh. ap. Script. Rer. Franc, t. V, p. 402.) Aussi l’ensevelit-on avec un Évangile d’or à la main. (Monach. Engolism. in Kar. M., ibid. 186.)


134 — page 259Il se piquait de bien chanter au lutrin…

Eginh. in Kar. M., c. xxvi. « Il perfectionna soigneusement la lecture et le chant sacrés, car il s’y entendait admirablement, quoiqu’il ne lût jamais lui-même en public, et qu’il ne chantât qu’à demi voix et en chœur. » — Mon. Sangall., l. I, c. vii. « Jamais, dans la basilique du docte Charles, il ne fut besoin de désigner à chacun le passage qu’il devait lire, ni d’en marquer la fin avec de la cire ou avec l’ongle ; tous savaient si bien ce qu’ils avaient à lire, que si on leur disait à l’improviste de commencer, jamais il ne les trouvait en faute. Lui-même, il levait le doigt ou un bâton, ou envoyait quelqu’un aux clercs, assis loin de lui, pour désigner celui qu’il voulait faire lire. Il marquait la fin, par un son guttural, que tous attendaient en suspens, tellement que, soit qu’il fît signe après la fin d’un sens, ou à un repos au milieu de la phrase, ou même avant le repos, personne ne reprenait trop haut ou trop bas, quelque étrange commencement que cela pût faire. En sorte que, bien que tous ne comprissent pas, c’était dans son palais que se trouvaient