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HISTOIRE DE FRANCE

donc à qui le pape Urbain s’adressa pour demander du secours contre les Turcs ? N’est-ce pas aux Français ? » — Id., l. IV, c. iii : « Nos princes, ayant tenu conseil, résolurent alors de construire un fort sur le sommet d’une montagne qu’ils avaient appelée Malreguard, pour s’en faire un nouveau point de défense contre les agressions des Turcs. » La langue française dominait donc dans l’armée des croisés. Voyez aussi les suites de la quatrième croisade.

Le roi de France n’en était pas moins appelé par les Grecs : ὁ βασιλεὺς τῶν βασιλέων, καί ἀρχηγὸς τοῦ Φραγγικοῦ στρατοῦ.

Mathieu Paris (ad ann. 1254) et Froissart (t. IV, p. 207) donnent au roi de France le titre de Rex regum, et de chef de tous les rois chrétiens. — Les Turcs eux-mêmes voulurent descendre des Francs : « Dicunt se esse de Francorum generatione, et quia nullus homo naturaliter debet esse miles nisi Turci et Franci. » Gesta Francorum, ap. Bongars, p. 7.


73 — page 198Godefroi languit et mourut

Guibert. Nov., l. VII, 22 : « Un prince d’une tribu voisine de Gentils lui envoya des présents infectés d’un poison mortel. Godefroi s’en servit sans défiance, tomba tout à coup malade, s’alita, et mourut bientôt après. Selon d’autres, il mourut de mort naturelle. »


74 — page 198Le langage des contemporains avant la croisade

Raym. d’Agiles, ap. Bongars, p. 149 : « Jocundum spectaculum tandem post multa tempora nobis factum… Accidit ibi quoddam satis nobis jocundum atque delectabile. » — Il raconte encore que le comte de Toulouse fit un jour arracher les yeux, couper les pieds, les mains et le nez à ses prisonniers, et il ajoute : « Quanta ibi fortitudine et consilio comes claruerit non facile referendum est. »


75 — page 200Les chrétiens de la croisade ont essayé de valoir mieux qu’eux-mêmes

Guib. Nov., l. IV, c. xv : « Unde fiebat, ut nec mentio scorti, nec nomen prostibuli toleraretur haberi : præsertim cum pro hoc ipso scelere, gladiis Deo judice vererentur addici. Quod si gravidam inveniri constitisset aliquam earum mulierum quæ probabantur carere maritis, atrocibus tradebatur cum suo lenone suppliciis. » — « Les mœurs sensuelles des Turcs contrastaient avec cette chasteté chrétienne. Après la grande bataille d’Antioche, on trouva dans les champs et les bois des enfants nouveau-nés dont les femmes tur-