Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 2.djvu/558

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
548
HISTOIRE DE FRANCE

fatigues, voient une maison de pierre, haute, révérée, au milieu d’une vallée sans culture ; ils y entrent, afin d’y voir Dieu ; ils le cherchent longtemps et ne le voient point. Quand avec tristesse ils ont parcouru la maison, ils entendent une voix au-dessus de leurs têtes : O adorateurs d’une maison ! pourquoi adorer de la pierre et de la boue ? Adorez l’autre maison, celle que cherchent les élus ! » (Ce beau fragment, dû à un jeune orientaliste, M. Ernest Fouinet, a été inséré par M. Victor Hugo dans les notes de ses Orientales, p. 416 de la première édition.)


90 — page 254Les jurisconsultes appelés par Frédéric-Barberousse, etc.

Radevicus, II, c. iv, ap. Giesler, Kirchengeschichte, II, P. 2, p. 72. « Scias itaque omne jus populi in condendis legibus tibi concessum, tua voluntas jus est, sicuti dicitur : « Quod principi placuit, legis habet vigorem, cum populus et in eum omne suum imperium et potestatem concesserit. » — Le conseiller de Henri II, le célèbre Ranulfe de Glanville, répète cette maxime (de leg. et consuet. reg. anglic., in proem.).


91 — page 257Becket conduisait en son propre nom, etc…

Newbridg., II, 10. Chron. Norm. Lingard, II, 325. — Lingard, p. 321 : « Le lecteur verra sans doute avec plaisir dans quel appareil le chancelier voyageait en France. Quand il entrait dans une ville, le cortège s’ouvrait par deux cent cinquante jeunes gens chantant des airs nationaux ; ensuite venaient ses chiens, accouplés. Ils étaient suivis de huit chariots, traînés chacun par cinq chevaux, et menés par cinq cochers en habit neuf. Chaque chariot était couvert de peaux, et protégé par deux gardes et par un gros chien, tantôt enchaîné, tantôt en liberté. Deux de ces chariots étaient chargés de tonneaux d’ale pour distribuer à la populace ; un autre portait tous les objets nécessaires à la chapelle du chancelier, un autre encore le mobilier de sa chambre à coucher, un troisième celui de sa cuisine, un quatrième portait sa vaisselle d’argent et sa garde-robe ; les deux autres étaient destinés à l’usage de ses suivants. Après eux venaient douze chevaux de somme sur chacun desquels était un singe, avec un valet (groom) derrière, sur ses genoux ; paraissaient ensuite les écuyers portant les boucliers et conduisant les chevaux de bataille de leurs chevaliers ; puis encore d’autres écuyers, des enfants de gentilshommes, des fauconniers, les officiers de la maison, les chevaliers et les ecclésiastiques, deux à deux et à cheval, et le dernier de tous enfin, arrivait le chance-