risation, sentant tout le parti que le pouvoir impérial tirerait des traditions de l’ancien Empire. Le jeune duc d’Anjou, Henri Plantagenet, fils de la Normande Mathilde, veuve de ce même empereur Henri V, trouva à Angers, à Rouen, en Angleterre, les traditions de l’école de Bologne. Dès 1124, l’évêque d’Angers était un savant juriste[1]. Le fameux Italien Lanfranc, l’homme de Guillaume-le-Conquérant, le primat de la conquête, avait d’abord enseigné à Bologne, et concouru à la restauration du droit. « Ce fut, dit un des continuateurs de Sigebert de Gemblours, ce fut Lanfranc de Pavie et son compagnon Garnerius, qui, ayant retrouvé à Bologne les lois de Justinien, se mirent à les lire et à les commenter. Garnerius persévéra, mais Lanfranc, enseignant en Gaule, à de nombreux disciples, les arts libéraux et les lettres divines, vint au Bec et s’y fit moine[2].
Les principes de la nouvelle école furent proclamés précisément à l’époque de l’avènement de Henri II (1154). Les jurisconsultes appelés par l’empereur Frédéric-Barberousse, à la diète de Roncaglia (1158), lui dirent, par la bouche de l’archevêque de Milan, ces paroles remarquables : « Sachez que tout le droit législatif du peuple vous a été accordé ; votre volonté est
- ↑ Tout le clergé de cette ville était composé de légistes au treizième et au quatorzième siècle. Sous l’épiscopat de Guillaume Le Maire (1290-1314), presque tous les chanoines de son église étaient professeurs en droit (Bodin.) Sur dix-neuf évêques qui formèrent l’assemblée du clergé en 1339, quatre avaient professé le droit à l’Université d’Angers.
- ↑ Robert de Monte. — Orderic Vital : « La renommée de sa science se répandit dans toute l’Europe, et une foule de disciples accoururent pour l’entendre, de France, de Gascogne, de Bretagne et de Flandre. »