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APPENDICE

entroit ou manche de l’autre ; pour ce que se l’amiral eust été refusé, il eust présenté au roy ces trois coutiaus pour li deffier. Darière celi qui tenoit les trois coutiaus, avoit un autre qui tenoit un bouqueran (pièce de toile de coton) entorteillé entour son bras, que il eust aussi présenté au roi pour li ensevelir, se il eust refusée la requeste au Vieil de la Montaigne. » Joinville, p. 95. — « Quand le viex chevauchoit, dit encore Joinville, il avoit un crieur devant li qui portoit une hache danoise à lonc manche tout couvert d’argent, à tout pleins de coutiaus ferus ou manche et crioit : « Tournés-vous de devant celi qui porte la mort des rois entre ses mains. » P. 97.

Les Francs dans l’abondance s’énervaient

Joinville, p. 37 : « Le commun peuple se prist aus foles femmes, dont il avint que le roy donna congié à tout plein de ses gens, quant nous revinmes de prison ; et je li demandé pourquoy il avoit ce fait ; et il me dit que il avoit trouvé de certein, que au giet d’une pierre menue, entour son paveillon tenoient cil leur bordiaus à qui il avoit donné congié, et ou temps du plus grant meschief que l’ost eust onques été. » — « Les barons qui deussent garder le leur pour bien emploier en lieu et en tens, se pristrent à donner les grans mangers et les outrageuses viandes. »


128 — page 428Un coup de vent ayant poussé saint Louis vers Damiette

« Il est vraisemblable que saint Louis aurait opéré sa descente sur le même point que Bonaparte (à une demi-lieue d’Alexandrie), si la tempête qu’il avait essuyée en sortant de Limisso, et les vents contraires peut-être, ne l’avaient porté sur la côte de Damiette. Les auteurs arabes disent que le soudan du Caire, instruit des dispositions de saint Louis, avait envoyé des troupes à Alexandrie comme à Damiette, pour s’opposer au débarquement. » Michaud, IV, 236.


129 — page 433Saint Louis prisonnier

On dit au roi que les amiraux avaient délibéré de le faire soudan de Babylone… « Et il me dit qu’il ne l’eust mie refusé. Et sachiez que il ne demoura (que ce dessein n’échoua) pour autre chose que pource que ils disoient que le Roy estoit le plus ferme crestien que en peust trouver ; et cest exemple en monstroient, à ce que quant ils se partoient de la héberge, il prenoit sa croiz à terre et seignoit tout son cors ; et disoient que se celle gent fesoient soudanc de li, il les occiroit tous, ou ils deviendroient crestiens. » Joinville, p. 78.