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HISTOIRE DE FRANCE

briser l’unité faible encore, une demande de démembrement, une réclamation du chaos[1].

Le duc de Bretagne veut juger sans appel, l’échiquier de Rouen sans appel. Amiens ne veut plus que les sergents du roi fassent d’ajournement chez les seigneurs, ni que les prévôts tirent aucun prisonnier de leurs mains. Bourgogne et Nevers exigent que le roi respecte la justice féodale, « qu’il n’affige plus ses pannonceaux » aux tours, aux barrières des seigneurs.

La demande commune des barons, c’est que le roi n’ait plus de rapport avec leurs hommes. Les nobles de Bourgogne se chargent de punir eux-mêmes leurs officiers. La Champagne et le Vermandois interdisent au roi de faire assigner les vassaux inférieurs.

Les provinces les plus éloignées l’une de l’autre, le Périgord, Nîmes et la Champagne, s’accordent pour se plaindre de ce que le roi veut taxer les censiers des nobles.

Amiens voudrait que les baillis ne fissent ni emprisonnement, ni saisie, qu’après condamnation. Bourgogne, Amiens, Champagne, demandent unanimement le rétablissement du gage de bataille, du combat judiciaire.

Le roi n’acquerra plus ni fief, ni avouerie, sur les terres des seigneurs, en Bourgogne, Tours et Nevers, non plus qu’en Champagne (sauf les cas de succession ou de confiscation).

  1. Voyez comme le Continuateur de Nangis change de langage tout à coup, comme il devient hardi, comme il élève la voix. Fol. 69-70. App. 126.