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HISTOIRE DE FRANCE

Devenu collecteur de cet impôt universel, Philippe eût partout envoyé ses agents, et peut-être enveloppé l’Europe dans le réseau de l’administration et de la fiscalité françaises.

Philippe-de-Valois, en quelques années, avait su mécontenter tout le monde, les seigneurs par l’affaire de Robert d’Artois, les bourgeois et marchands par son maximum et ses monnaies, le pape par ses menaces, la chrétienté entière par sa duplicité à l’égard de l’empereur et par sa demande de lever dans tous les États les décimes de la croisade.

Tandis que cette grande puissance se minait ainsi elle-même, l’Angleterre se relevait. Le jeune Édouard III avait vengé son père, fait mourir Mortimer, enfermé sa mère Isabeau. Il avait accueilli Robert d’Artois, et refusait de le livrer. Il commençait à chicaner sur l’hommage qu’il avait rendu à la France. Les deux puissances se firent d’abord la guerre en Écosse. Philippe secourut les Écossais, qui n’en furent pas moins battus. En Guyenne, l’attaque fut plus directe. Le sénéchal du roi de France expulsa les Anglais des possessions contestées.

Mais le grand mouvement partit de la Flandre, de la ville de Gand. Les Flamands se trouvaient alors sous

    autres le rétablissement du royaume d’Arles en faveur de son fils, la concession de la couronne d’Italie à Charles, comte d’Alençon, son frère ; la libre disposition du fameux trésor de Jean XXII. Il ajournait à trois ans son départ, et comme il pouvait survenir dans l’intervalle quelque obstacle qui le forçât à renoncer à son expédition, le droit d’en juger la validité devait être remis à deux prélats de son royaume. (Villani.) Après bien des négociations, le pape lui accorda pour six ans les décimes du royaume de France.