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HISTOIRE DE FRANCE

des rubans, comme les flammes d’un mât. Elles ne voulaient plus de palefrois ; il leur fallait de fougueux destriers. Elles portaient deux dagues à la ceinture. — L’Église prêchait en vain contre ces modes orgueilleuses et impudentes. Le sévère chroniqueur en parle rudement : « Ils s’étaient mis, dit-il, à porter barbe longue et robes courtes, si courtes qu’ils montraient leurs fesses… Ce qui causa parmi le populaire une dérision non petite ; ils devinrent, comme l’événement le prouva souvent, d’autant mieux en état de fuir devant l’ennemi[1]. »

Ces changements en annonçaient d’autres. Le monde allait changer d’acteurs comme d’habits. Ces folies parmi les malheurs, ces noces précipitées le lendemain de la peste, devaient avoir aussi leurs morts. Le vieux Philippe-de-Valois ne tarda pas à languir près de sa jeune reine, et laissa la couronne à son fils (1350).

  1. App. 184.