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HISTOIRE DE FRANCE

Roger, archevêque de Sens. Le premier soutenait les droits du roi et des seigneurs[1]. Le second défendait ceux du clergé. Celui-ci parla sur le texte : Deum timete ; regem honorificate ; et il ramena ce précepte aux quatre suivants : « Servir Dieu dévotement ; lui donner largement ; honorer sa gent duement ; lui rendre le sien entièrement. »

Je serais porté à croire que toute cette dispute ne fut qu’une satisfaction donnée par le roi aux seigneurs. Il la termina en disant que, bien loin de diminuer les privilèges de l’Église, il les augmenterait plutôt. Seulement, il établit par une ordonnance son droit de régale sur les bénéfices vacants (1334). Des deux avocats, celui du clergé devint pape ; celui du roi et des seigneurs fut, dit un grave historien, universellement sifflé : son nom resta le synonyme d’un mauvais ergoteur. Et ce ne fut pas tout. Il y avait à Notre-Dame une figure grotesque de damné, comme on voit ailleurs Dagobert tiraillé par les diables ; cette figure, laide et camuse, fut appelée : M. Pierre du Coignet. Toute la gent cléricale, sous-diacres, sacristains, bedeaux, enfants de chœur, plantaient leurs bougies sur le nez du pauvre diable, ou, pour éteindre leurs cierges, lui en frappaient la face. Il endura quatre cents ans cette vengeance de sacristie.

Les églises étaient entre l’enclume et le marteau, entre le roi et le pape. Quand un évêché vacant avait payé au roi pendant un an ou plus les régales de la

  1. App. 266.