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Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 3.djvu/42

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HISTOIRE DE FRANCE

d’Artois, une foule de seigneurs, voulurent assister à son exécution.

En tête des conseillers de saint Louis, plaçons Pierre de Fontaines, l’auteur du Conseil à mon ami, livre en grande partie traduit des lois romaines. De Fontaines, natif du Vermandois, en était bailli l’an 1253. Nous le voyons ensuite parmi les Maistres du parlement de Paris. En cette qualité, il prononce un jugement en faveur du roi contre l’abbé de Saint-Benoît-sur-Loire, puis un autre, et toujours favorable au roi contre les religieux du bois de Vincennes. Dans ces jugements, nous le trouvons nommé après le chancelier de France[1]. Il s’intitule chevalier. Ce qui, dès cette époque, ne prouve pas grand’chose. Ces gens de robe longue prirent de bonne heure le titre de chevaliers ès lois.

Rien n’indique non plus que Philippe de Beaumanoir, bailli de Senlis, l’auteur de ce grand livre des Coutumes de Vermandois, ait été de bien grande noblesse. La maison du même nom est une famille bretonne, et non picarde, qui apparaît dans les guerres des Anglais au quatorzième siècle, mais qui ne fait pas remonter régulièrement sa filiation plus haut que le quinzième.

Les deux frères Marigni, si puissants sous Philippe-le-Bel, s’appelaient de leur vrai nom de famille Le Portier[2]. Ils étaient Normands, et achetèrent dans leur pays la terre de Marigni. Le plus célèbre des deux,

  1. Dupuy, Différend de Boniface VIII.
  2. Dupuy, Templiers.