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APPENDICE

léontin Alayne, et à sa femme Machalda, qui le gouverne ? Ne savez-vous pas qu’il a été proscrit par Manfred ? ramené, enrichi par Charles d’Anjou ? Sa femme saura bien encore le tourner contre vous-même. — Qui es-tu, mon ami, toi qui veux nous mettre en défiance de nos nouveaux sujets ? — Je suis Vitalis de Vitali. Je suis de Messine… » — À l’instant même arrive Machalda, vêtue en amazone ; elle venait hardiment prendre possession du jeune roi : « Seigneur, dit-elle, avec la vivacité sicilienne, j’arrive la dernière. Tous les logis sont pris, je viens vous demander l’hospitalité d’une nuit. » Le roi lui céda le logis où il devait reposer. Mais ce n’était pas son affaire, elle ne partait pas. Vainement dit-il à son majordome : « Il est temps de prendre du repos. » Elle reste immobile. Alors le roi prend son parti : « Eh bien, dit-il, causons jusqu’au jour. Madame, que craignez-vous le plus ? — La mort de mon mari. — Qu’aimez-vous le plus ? — Ce que j’aime n’est point à moi. » — Le roi, prenant alors un ton plus grave, raconte les phénomènes étranges qui ont, dit-il, accompagné sa naissance : il est venu au monde pendant un tremblement de terre ; désigné ainsi par la Providence, il n’a pris les armes que pour accomplir le saint devoir de venger Manfred. Machalda, ainsi éconduite, devint l’ennemie implacable du roi. « Plût au ciel, dit naïvement l’historien patriote, qu’elle eût séduit le roi ! Elle n’eût pas troublé le royaume. » (Barthol. a Neoc., apud Muratori, III, 1060-63.)


8 — page 21Le roi d’Aragon accepta le combat singulier proposé par Charles d’Anjou…

« Cio fece per grande sagacita di guerra et per suo gran senno, conciosiacosa ch’egli era molto povero di moneta et da no potere respondere al soccorso et riparo de’ Ciciliani… Onde timea che… non si arrendessono… per che non li sentiva constanti ne fermi… el cosi et savio suo provedimento venne bene adoperato. » (Villani, c. lxxxv, p. 296.)


9 — page 29Philippe-le-Bel défend d’emprisonner qui que ce soit sur la seule demande des inquisiteurs…

« Dictum fuit (in parliamento) quod prælati aut eorum officiales non possunt pœnas pecuniarias Judæis infligere nec exigere per ecclesiasticam censuram, sed solum modo pœnam a canone statutam, scilicet communionem fidelium sibi subtrahere. » (Libertés de l’Église gallicane, II, 148). — On serait tenté de voir ici une ironie amère de l’excommunication.