Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 3.djvu/445

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
435
APPENDICE

« Vous savez que nous recevons les commandes en tel manière que par nos serements nous ne les poons délivrer, mès que à ceulz qui les nous baillent. » Cependant ils dirent qu’on pouvait leur prendre cet argent par force, que l’Ordre avait dans la ville d’Acre de quoi se dédommager. Joinville se rendit alors sur leur « mestre galie », et, descendu dans la cale, demanda les clefs d’un coffre qu’il voyait devant lui. On les lui refusa. Il prit une cognée, la leva et menaça de faire la clef le roy. Alors le maréchal du Temple le prit à témoin qu’il lui faisait violence, et lui donna la clef. (Joinville, p. 81, éd. 1761.)


57 — page 112Philippe-le-Bel leur devait de l’argent…

« Is magistrum ordinis exosum habuit, propter importunam pecuniæ exactionem, quam, in nuptiis filiæ suæ Isabellæ, ei mutua dederat. » (Thomas de la Moor, in Vita Eduardi, apud Baluze, Pap. Aven., notæ, p. 189). — Le Temple avait, à diverses époques, servi de dépôt aux trésors du roi. Philippe-Auguste (1190) ordonne que tous ses revenus, pendant son voyage d’outre-mer, soient portés au Temple et enfermés dans des coffres, dont ses agents auront une clef et les Templiers une autre. Philippe-le-Hardi ordonne qu’on y dépose les épargnes publiques. — Le trésorier des Templiers s’intitulait trésorier du Temple, et du roi, et même trésorier du roi au Temple. (Sauval, II, 37.)


58 — page 112La tentation était forte pour le roi…

Voy. dans Dupuy un pamphlet que Philippe-le-Bel se fit probablement adresser : « Opinio cujusdam prudentis regi Philippo, ut regnum Hieros, et Cypri acquireret pro altero filiorum suorum, ac de invasione regni Ægypti et de dispositione bonorum ordinis Templariorum. » — Voy. aussi Walsingham. — L’idée d’appliquer leurs biens au service de la terre sainte aurait été de Raymond Lulle. (Baluz. Pap. Aven.)


59 — page 114Les Templiers étaient plus exclusivement fondés pour la guerre

« Si unio fieret, multum oporteret quod Templarii lararentur, vel Hospitalarii restringerentur in pluribus. Et ex hoc possent animarum pericula provenire… Religio Hospitalariorum super hospitalitate fundata est. Templarii vero super militia proprie sunt fundati. » (Dupuy, Preuves, p. 180.)