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APPENDICE

droits, toute chose, excepté les vins, qu’on ne peut exporter sans licence spéciale du roi ; 4o leurs marchandises n’auront à craindre ni droit de prise ni saisie ; 5o on leur rendra bonne justice ; car si un juge leur fait tort, il sera puni même après que les marchands auront été indemnisés ; 6o en toute cause où ils seront intéressés, le jury sera composé pour une moitié de leurs compatriotes ; 7o dans tout le royaume il n’y aura qu’un poids et une mesure ; dans chaque ville ou lieu de foire, il y aura un poids royal, la balance sera bien vide, et celui qui pèse n’y portera pas les mains ; 8o à Londres, il y aura un juge desdits marchands, pour leur rendre justice sommaire ; 9o pour tous ces droits, ils paieront deux sous de plus qu’autrefois sur chaque tonneau qu’ils amèneront ; quarante deniers de plus par sac de laine, etc., etc. ; 10o mais une fois ces droits payés, ils pourront aller et commercer librement par tout le royaume.


147 — page 217Ce fut Édouard III qui sur la Table ronde a juré le héron de conquérir la France…

Par devant la roïne, Robert s’agenouilla,
Et dist que le hairon par temps départira,
Mès que chou ait voué que le cuer li dira,
« Vassal, dit la roïne, or ne me parlés jà ;
« Dame ne peut vouer puis qu’elle seigneur a,
« Car s’elle veue riens, son mari pooir a.
« Que bien puet rapeller chou qu’elle vouera ;
« Et honnis soit li corps que jasi pensera,
« Devant que mes chiers sires commandé le m’ara. »
Et dist le roy : « Voués, mes cors l’aquittera.
« Mes que finer en puisse, mes cors s’en penera ;
« Voués hardiement, et Dieux vous aidera. »
« Adonc, dit la roïne, je sais bien que piecha,
« Que suis grosse d’enfant, que mon corps senti là,
« Encore n’a il gaires, qu’en mon corps se tourna,
« Et je voue, et prometh a Dieu, qui me créa,
« Qui nasqui de la Vierge, que ses corps n’enpira,
« Et qui mourut en crois, on le crucifia,
« Que jà li fruis de moi de mon corps n’istera,
« Si m’en arès menée ou païs par delà,
« Pour avanchier le veu que vo corps voué a ;
« Et s’il en voelh isir, quant besoins n’en sera,
« D’un grand coutel d’achier li miens corps s’ochira :
« Serai m’asme perdue, et li fruis périra. »
Et quand li rois l’entent, moult forment l’en pensa ;
Et dist : « Certainement nuls plus ne vouera. »