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HISTOIRE DE FRANCE

leurs maîtres d’hôtel pourront, hors des villes, faire prendre par les gens de la justice du lieu des tables, des coussins, de la paille, et des voitures, le tout en payant, et seulement pour un jour. » (Ibid.)

On défend aux magistrats de faire le commerce…

Défense aux conseillers et officiers de faire marchandise. « Les denrées sont aucunes foiz par leurs mauvaistiez grandement enchéries ; et qui pis est, pour leur gautesse, il est peu de personnes qui osent mettre aux denrées que eulz ou leurs facteurs pour eux bent avoir ou acheter… » (Art. 31, Ibid.)

Le Grand-Conseil, le parlement, la chambre des Comptes, doivent s’assembler au soleil levant…

Ceci n’est pas dans l’ordonnance, mais dans la remontrance déjà citée. On y dit aussi « que ceux qui vouloient gouverner n’étant que deux ou trois, les choses souffroient de longs délais ; que ceux qui poursuivoient la court, chevaliers, écuyers et bourgeois, étoient si dommagés par ces délais, qu’ils vendoient leurs chevaux, et partoient sans réponse, mal contens, etc. (Ms. de la Bibl. royale, fonds Dupuy, no 646, et Brienne, no 276.)


200 — page 305La royauté ne vivait que d’abus…

M. Perrens dit très bien : « Il n’est point vrai de dire que, pour faire contrepoids à la noblesse, le pouvoir royal fit alliance avec les classes populaires : il se servait tantôt de l’une, tantôt des autres, et, à la faveur de leurs discordes, poussait chaque jour plus loin ses empiètements et ses progrès. Si la nation s’est affranchie à la longue, ce n’est point par son concours, mais malgré les obstacles qu’il mettait sur sa route. L’histoire de nos rois n’est, le plus souvent, qu’une longue suite de conjurations contre leurs sujets, conjurations qu’ils croyaient légitimes, puisqu’ils se regardaient comme investis d’un droit supérieur pour commander aux autres hommes. Que fût-il arrivé, si les successeurs de Hugues-Capet, si les Valois et les Bourbons eussent fait le personnage populaire qu’on a cru voir dans leur histoire ? Selon toute apparence, la Révolution française en eût été avancée de quelques siècles, et elle n’eût coûté ni tant de sang ni tant de ruines. »


201 — page 306Dans cette dissolution du royaume, la Commune restait vivante…

« Étienne Marcel donnait tous ses soins à l’organisation des milices bourgeoises, qui existaient depuis longtemps, mais qui manquaient de discipline. Il donna à chaque quartier un chef militaire