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L’OR. — LE FISC. — LES TEMPLIERS

CHAPITRE III

L’or. — Le fisc. — Les Templiers.


« L’or, dit Christophe Colomb, est une chose excellente. Avec de l’or, on forme des trésors. Avec de l’or, on fait tout ce qu’on désire en ce monde. On fait même arriver les âmes en paradis[1]. »

L’époque où nous sommes parvenus doit être considérée comme l’avènement de l’or. C’est le dieu du monde nouveau où nous entrons. — Philippe-le-Bel, à peine monté sur le trône, exclut les prêtres de ses conseils, pour y faire entrer les banquiers[2].

Gardons-nous de dire du mal de l’or. Comparé à la propriété féodale, à la terre, l’or est une forme supérieure de la richesse. Petite chose, mobile, échangeable, divisible, facile à manier, facile à cacher, c’est

  1. Lettre de Christophe Colomb à Ferdinand et Isabelle, après son quatrième voyage. (Navarette.)
  2. Philippe-le-Bel emploie pendant tout son règne, comme ministres, les deux banquiers florentins Biccio et Musciato, fils de Guido Franzesi.