Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 4.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
95
LE DUC D’ORLÉANS, LE DUC DE BOURGOGNE

pensionnaient entre autres le capitaine de Paris[1]. Le nouveau duc de Bourgogne, Jean-sans-Peur, avait d’ailleurs intérêt à ne pas commencer par déplaire aux Flamands en leur fermant l’Angleterre. Il conclut au contraire une trêve marchande avec les Anglais[2].

L’habile et heureux fondateur de la maison de Bourgogne était mort au milieu de la crise (1404), au moment où il venait encore de mettre un de ses fils en possession du Brabant. Il avait recueilli tous les fruits de sa politique égoïste[3] ; il s’était constamment servi des ressources de la France, de ses armées, de son argent, et avec cela il mourut populaire, laissant à son fils, Jean-sans-Peur, un grand parti dans le royaume.

Philippe-le-Hardi était, dans son intérieur, un homme rangé et régulier ; il n’eut d’autre femme que sa femme, la riche et puissante héritière des Flandres et de tant de provinces, et qui lui aidait à les maintenir. Il fut toujours bien avec le clergé ; il le défendait volontiers au conseil du roi ; du reste, donnant peu aux églises.

On ne lui reproche aucun acte violent. Eut-il connaissance de l’assassinat de Clisson et de l’empoisonnement de l’évêque de Laon ? La chose est possible, mais encore moins prouvée.

Ce politique mettait dans toute chose un faste royal, qu’on pouvait prendre pour de la prodigalité, et qui sans doute était un moyen. Le culte était célébré

  1. App. 67.
  2. App. 68.
  3. App. 69.