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Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 4.djvu/247

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L’ANGLETERRE. — AZINCOURT

ecclésiastique, « au point, dit le moine historien, qu’il eût servi d’exemple aux prêtres même[1] ».

D’abord, il accorda des lois terribles aux seigneurs laïques et ecclésiastiques, ordonnant aux justices de paix de poursuivre les serviteurs et gens de travail, qui fuyaient de comté en comté[2]. Une inquisition régulière fut organisée contre l’hérésie. Le chancelier, le trésorier, les juges, etc., devaient, en entrant en charge, jurer de faire toute diligence pour rechercher et détruire les hérétiques. En même temps le primat d’Angleterre enjoignait aux évêques et archidiacres de s’enquérir au moins deux fois par an des personnes suspectes d’hérésie, d’exiger dans chaque commune que trois hommes respectables déclarassent sous serment s’ils connaissaient des hérétiques, des gens qui différassent des autres dans leurs vie et habitudes, des gens qui tolérassent ou reçussent les suspects, des gens qui possédassent des livres dangereux en langue anglaise, etc.

Le roi, s’associant aux sévérités de l’Église, abandonna lui-même son vieil ami Oldcastle à l’archevêque de Cantorbéry[3]. Des processions eurent lieu par ordre du roi, pour chanter les litanies avant les exécutions.

  1. « Repente mutatus est in virum alterum… cujus mores et gestus omni conditioni, tam religiosorum quam laicorum, in exempla fuere. » (Walsingham.)
  2. Statutes of the Realm.
  3. L’examen d’Oldcastle par l’archevêque est très curieux dans l’histoire du moine Walsingham ; il est impossible de tuer avec plus de sensibilité ; le juge s’attendrit, il pleure ; on le plaindrait volontiers plus que la victime. App. 161.