terribles qui eurent lieu dans cette masse compacte, les chevaux s’effrayant, reculant, s’étouffant, jetant leurs cavaliers, ou les froissant dans leurs armures entre le fer et le fer.
Alors survinrent les Anglais. Laissant leur enceinte de pieux, jetant arcs et flèches, ils vinrent, fort à leur aise, avec les haches, les cognées, les lourdes épées et les massues plombées[1], démolir cette montagne d’hommes et de chevaux confondus. Avec le temps, ils vinrent à bout de nettoyer l’avant-garde, et entrèrent, leur roi en tête, dans la seconde bataille.
C’est peut-être à ce moment que dix-huit gentilshommes français seraient venus fondre sur le roi d’Angleterre. Ils avaient fait vœu, dit-on, de mourir ou de lui abattre sa couronne ; un d’eux en détacha un fleuron ; tous y périrent. Cet on dit ne suffit pas aux historiens ; ils l’ornent encore, ils en font une scène homérique où le roi combat sur le corps de son frère blessé, comme Achille sur celui de Patrocle. Puis, c’est le duc d’Alençon, commandant de l’armée française, qui tue le duc d’York et fend la couronne du roi. Bientôt entouré, il se rend ; Henri lui tend la main ; mais déjà il était tué[2].
Ce qui est plus certain, c’est qu’à ce second moment de la bataille, le duc de Brabant arrivait en hâte. C’était le propre frère du duc de Bourgogne ; il semble être venu là pour laver l’honneur de la famille. Il arrivait bien tard, mais encore à temps pour mourir. Le