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Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 4.djvu/310

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HISTOIRE DE FRANCE

avaient encore toute autorité dans la ville. Le jeune Saint-Pol, neveu du duc de Bourgogne et capitaine de Paris, fut envoyé en novembre au roi d’Angleterre avec maître Eustache Atry, « au nom de la cité, du clergé et de la commune ». Il les reçut à merveille, déclarant qu’il ne voulait que la possession indépendante de ce qu’il avait conquis et la main de la princesse Catherine. Il disait gracieusement : « Ne suis-je pas moi-même du sang de France ? Si je deviens gendre du roi, je le défendrai contre tout homme qui puisse vivre et mourir[1]. »

Il eut plus qu’il ne demandait. Ses ambassadeurs, encouragés par les dispositions du nouveau duc de Bourgogne, réclamèrent le droit de leur maître à la couronne de France, et le duc reconnut ce droit (2 décembre 1419). Le roi d’Angleterre avait mis trois ans à conquérir la Normandie ; la mort de Jean-sans-Peur sembla lui donner la France en un jour.

Le traité conclu à Troyes au nom de Charles VI assurait au roi d’Angleterre la main de la fille du roi de France, et la survivance du royaume : « Est accordé que tantôt après nostre trépas, la couronne et royaume de France demeureront et seront perpétuellement à nostre dit fils le roy Henry et à ses hoirs… La faculté et l’exercice de gouverner et ordonner la chose publique dudit royaume, seront et demeureront, notre vie durant, à nostre dit fils le roi Henri, avec le conseil des nobles et sages dudit royaume… Durant nostre vie, les lettres

  1. Le Religieux.