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Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 4.djvu/317

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MORT D’HENRI V ET DE CHARLES VI

reconnaître sa juridiction. Cette couronne impériale qu’il avait prise hardiment à Azincourt, elle semblait devenue sur sa tête la vraie couronne du saint Empire, celle de la chrétienté.

Une telle puissance pesa, comme on peut croire, au concile de Constance. Cette petite Angleterre s’y fit d’abord reconnaître pour un quart du monde, pour une des quatre nations du concile. Le roi des Romains, Sigismond, étroitement lié avec les Anglais, croyait les mener et fut mené par eux. Le pape prisonnier, confié d’abord à la garde de Sigismond, le fut ensuite à celle d’un évêque anglais ; Henri V, qui avait déjà tant de princes français et écossais dans ses prisons, se fit encore remettre ce précieux gage de la paix de l’Église.

Pour faire comprendre le rôle que l’Angleterre et la France jouèrent dans ce concile, nous devons remonter plus haut. Quelque triste que soit alors l’état de l’Église, il faut que nous en parlions et que nous laissions un moment ce Paris d’Henri V. Notre histoire est d’ailleurs à Constance autant qu’à Paris.

Si jamais concile général fut œcuménique, ce fut celui de Constance. On put croire un moment que ce ne serait pas une représentation du monde, mais que le monde y venait en personne, le monde ecclésiastique et laïque[1]. Le concile semblait bien répondre à cette large définition que Gerson donnait d’un concile : « Une assemblée… qui n’exclue aucun fidèle. » Mais il s’en fallait de beaucoup que tous fussent des

  1. On dit qu’il y vint cent cinquante mille personnes, que les chevaux des princes et prélats étaient au nombre de trente mille.